Voici la suite des Paysans.
Les niveaux les plus faibles pourront s'arrêter après la première phrase.
Le plus forts iront jusqu'au bout.
Sur la fin du mois de mai, rien n'annonçait que le général eût l'intention de mettre en vente les Aigues; il était indécis. Un soir, sur les dix heures, il rentrait de la forêt par une de ces six avenues qui conduisaient au pavillon du Rendez-vous, et il avait renvoyé son garde, en se voyant assez près du château. Au retour de l'allée, un homme armé d'un fusil sortit d'un buisson.
"Général, dit-il, voilà la troisième fois que vous vous trouvez au bout de mon canon, et voilà la troisième fois que je vous donne la vie...
-Et pourquoi veux-tu donc me tuer, Bonnébault? dit le comte sans témoigner la moindre émotion.
-Ma foi! si ce n'était pas moi, ce serait par un autre; et moi, voyez-vous, j'aime les gens qui ont servi l'Empereur, je ne peux pas me décider à vous tuer comme une perdrix.- Ne me questionnez pas, je veux rien dire... Mais vous avez des ennemis plus puissants, plus rusés que vous, et qui finiront par vous écraser; j'aurai mille écus si je vous tue, et j'épouserai Marie Tonsard. Eh! bien, donnez-moi quelques méchants arpents de terre et une mauvaise baraque, je continuerai à dire ce que j'ai dit, qu'il ne s'est pas trouvé d'occasion... Vous aurez encore le temps de vendre votre terre et de vous en aller; mais dépêchez-vous. Je suis encore un brave garçon, tout mauvais sujet que je suis; un autre pourrait vous faire plus de mal..."
Les niveaux les plus faibles pourront s'arrêter après la première phrase.
Le plus forts iront jusqu'au bout.
Sur la fin du mois de mai, rien n'annonçait que le général eût l'intention de mettre en vente les Aigues; il était indécis. Un soir, sur les dix heures, il rentrait de la forêt par une de ces six avenues qui conduisaient au pavillon du Rendez-vous, et il avait renvoyé son garde, en se voyant assez près du château. Au retour de l'allée, un homme armé d'un fusil sortit d'un buisson.
"Général, dit-il, voilà la troisième fois que vous vous trouvez au bout de mon canon, et voilà la troisième fois que je vous donne la vie...
-Et pourquoi veux-tu donc me tuer, Bonnébault? dit le comte sans témoigner la moindre émotion.
-Ma foi! si ce n'était pas moi, ce serait par un autre; et moi, voyez-vous, j'aime les gens qui ont servi l'Empereur, je ne peux pas me décider à vous tuer comme une perdrix.- Ne me questionnez pas, je veux rien dire... Mais vous avez des ennemis plus puissants, plus rusés que vous, et qui finiront par vous écraser; j'aurai mille écus si je vous tue, et j'épouserai Marie Tonsard. Eh! bien, donnez-moi quelques méchants arpents de terre et une mauvaise baraque, je continuerai à dire ce que j'ai dit, qu'il ne s'est pas trouvé d'occasion... Vous aurez encore le temps de vendre votre terre et de vous en aller; mais dépêchez-vous. Je suis encore un brave garçon, tout mauvais sujet que je suis; un autre pourrait vous faire plus de mal..."