L'ami retrouvé de Fred Uhlman
Chapitre 7
Presque chaque jour, nous discutions à ce sujet, parcourant solennellement les rues de Stuttgart, levant souvent les yeux vers le ciel, vers Bételgeuse et Aldébaran, qui nous rendaient notre regard avec des yeux de serpent, étincelants, bleu azur, moqueurs, distants de millions d'années-lumière.
Mais ce n'était là que l'un des sujets qui faisaient l'objet de nos débats. Il y avait aussi les intérêts profanes, qui paraissaient beaucoup plus importants que la certitude de l'extinction de notre planète, encore éloignée de millions d'années, et de notre propre mort, qui nous semblait plus éloignée encore. Il y avait notre intérêt commun pour les livres et la poésie, notre découverte de l'art, l'impact du post-impressionnisme et de l'expressionnisme, le théâtre, l'opéra.
Et nous parlions des filles. Par comparaison avec l'état d'esprit de l'adolescence à notre époque, nos conceptions à cet égard étaient d'une incroyable naïveté. Pour nous, les filles étaient des êtres supérieurs d'une pureté fabuleuse qu'il ne fallait approcher que comme le faisaient les troubadours, avec une ferveur chevaleresque et une adoration distante.
Chapitre 7
Presque chaque jour, nous discutions à ce sujet, parcourant solennellement les rues de Stuttgart, levant souvent les yeux vers le ciel, vers Bételgeuse et Aldébaran, qui nous rendaient notre regard avec des yeux de serpent, étincelants, bleu azur, moqueurs, distants de millions d'années-lumière.
Mais ce n'était là que l'un des sujets qui faisaient l'objet de nos débats. Il y avait aussi les intérêts profanes, qui paraissaient beaucoup plus importants que la certitude de l'extinction de notre planète, encore éloignée de millions d'années, et de notre propre mort, qui nous semblait plus éloignée encore. Il y avait notre intérêt commun pour les livres et la poésie, notre découverte de l'art, l'impact du post-impressionnisme et de l'expressionnisme, le théâtre, l'opéra.
Et nous parlions des filles. Par comparaison avec l'état d'esprit de l'adolescence à notre époque, nos conceptions à cet égard étaient d'une incroyable naïveté. Pour nous, les filles étaient des êtres supérieurs d'une pureté fabuleuse qu'il ne fallait approcher que comme le faisaient les troubadours, avec une ferveur chevaleresque et une adoration distante.