L'ami retrouvé de Fred Uhlman
Chapitre 15
Je lui tendis la main, n'osant le regarder en face, car nous aurions pu nous mettre à pleurer, tous deux ou l'un de nous. Nous n'avions que seize ans, après tout. Lentement, Conrad referma la grille de fer qui devait me séparer de son monde. Il savait et je savais que je ne pourrais jamais plus franchir cette frontière et que la résidence des Hohenfels m'était fermée à jamais. Il alla jusqu'à la porte, toucha légèrement un bouton et la porte s'ouvrit silencieusement et mystérieusement. Il se retourna et me fit un signe de la main, mais je m'abstins de le lui rendre. Mes mains étreignaient les barreaux de fer comme celles d'un prisonnier implorant sa délivrance. Les griffons, avec leur bec et leurs griffes comme des faucilles, abaissaient sur moi leur regard, élevant très haut et triomphalement l'écu des Hohenfels.
Il ne m'invita plus jamais chez lui et je lui sus gré d'en avoir le tact. Rien d'autre ne semblait avoir changé. Nous nous rencontrions comme auparavant, comme si rien n'était survenu, et il venait voir ma mère, mais de plus en plus rarement. Tous deux savions que les choses ne seraient plus comme avant et que c'était le commencement de la fin de notre amitié et de notre enfance.
Chapitre 15
Je lui tendis la main, n'osant le regarder en face, car nous aurions pu nous mettre à pleurer, tous deux ou l'un de nous. Nous n'avions que seize ans, après tout. Lentement, Conrad referma la grille de fer qui devait me séparer de son monde. Il savait et je savais que je ne pourrais jamais plus franchir cette frontière et que la résidence des Hohenfels m'était fermée à jamais. Il alla jusqu'à la porte, toucha légèrement un bouton et la porte s'ouvrit silencieusement et mystérieusement. Il se retourna et me fit un signe de la main, mais je m'abstins de le lui rendre. Mes mains étreignaient les barreaux de fer comme celles d'un prisonnier implorant sa délivrance. Les griffons, avec leur bec et leurs griffes comme des faucilles, abaissaient sur moi leur regard, élevant très haut et triomphalement l'écu des Hohenfels.
Il ne m'invita plus jamais chez lui et je lui sus gré d'en avoir le tact. Rien d'autre ne semblait avoir changé. Nous nous rencontrions comme auparavant, comme si rien n'était survenu, et il venait voir ma mère, mais de plus en plus rarement. Tous deux savions que les choses ne seraient plus comme avant et que c'était le commencement de la fin de notre amitié et de notre enfance.
Dernière édition par Yves le Mer 24 Juin - 9:26, édité 1 fois