Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 14
Il me fit la courte échelle et je pus atteindre la corde qui devait révéler mon départ et qui assura mon retour. Puis il me fit passer mon balluchon.
Plus haut que les dernières brumes, une alouette chanta soudain: le jour se levait sur ma défaite.
"Je remonte chercher mon sac, dit-il, et je redescends."
Ma lettre d'adieu était toujours à sa place. je tirai l'épingle, je déchirai le papier en mille petits morceaux et je les lançai, en deux ou trois pincées, par la fenêtre, que je refermai sans bruit.
Alors, dans le silence, j'entendis comme une conversation à voix basse: cela venait de la chambre de mon père. Il parlait très vite, et comme gaiement: il me sembla même distinguer un rire...
Eh oui, il riait de la fin des vacances... Il riait, dès son réveil, à la pensée de retrouver dans son tiroir ses tristes crayons, son encre et sa craie...
Chapitre 14
Il me fit la courte échelle et je pus atteindre la corde qui devait révéler mon départ et qui assura mon retour. Puis il me fit passer mon balluchon.
Plus haut que les dernières brumes, une alouette chanta soudain: le jour se levait sur ma défaite.
"Je remonte chercher mon sac, dit-il, et je redescends."
Ma lettre d'adieu était toujours à sa place. je tirai l'épingle, je déchirai le papier en mille petits morceaux et je les lançai, en deux ou trois pincées, par la fenêtre, que je refermai sans bruit.
Alors, dans le silence, j'entendis comme une conversation à voix basse: cela venait de la chambre de mon père. Il parlait très vite, et comme gaiement: il me sembla même distinguer un rire...
Eh oui, il riait de la fin des vacances... Il riait, dès son réveil, à la pensée de retrouver dans son tiroir ses tristes crayons, son encre et sa craie...