Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 15
Ma mère l'embrassa, ce qui le fit rougir une fois de plus, puis ce fut le tour de Paul. Comme je secouais sa main virilement, je vis des larmes dans ses yeux, tandis que sa bouche faisait une petite grimace. Mon père s'avança:
"Allons, dit-il, tu ne vas pas pleurer comme un bébé devant tous ces gens qui vous regardent!"
Mais Lili baissait la tête sous son sac, et il grattait la terre avec la pointe de son soulier. Moi aussi, j'avais envie de pleurer.
"Il faut bien comprendre, dit mon père, que dans la vie, il n'y a pas que des amusements. Moi aussi, je voudrais bien rester ici, et vivre dans la colline! Même dans une grotte! Même tout seul, comme un ermite! Mais on ne peut pas toujours faire ce qui vous plaît!"
L'allusion à un ermite me frappa: mais je compris que c'était une idée bien naturelle, puisque je l'avais eue.
Chapitre 15
Ma mère l'embrassa, ce qui le fit rougir une fois de plus, puis ce fut le tour de Paul. Comme je secouais sa main virilement, je vis des larmes dans ses yeux, tandis que sa bouche faisait une petite grimace. Mon père s'avança:
"Allons, dit-il, tu ne vas pas pleurer comme un bébé devant tous ces gens qui vous regardent!"
Mais Lili baissait la tête sous son sac, et il grattait la terre avec la pointe de son soulier. Moi aussi, j'avais envie de pleurer.
"Il faut bien comprendre, dit mon père, que dans la vie, il n'y a pas que des amusements. Moi aussi, je voudrais bien rester ici, et vivre dans la colline! Même dans une grotte! Même tout seul, comme un ermite! Mais on ne peut pas toujours faire ce qui vous plaît!"
L'allusion à un ermite me frappa: mais je compris que c'était une idée bien naturelle, puisque je l'avais eue.