Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 19
Je savais que nous devions partir dans six jours, mais je m'étais toujours efforcé de ne pas imaginer ce départ, afin de garder mon sang-froid. La vue de ces préparatifs, de cette activité qui faisaient déjà partie des vacances, me causa une émotion si forte que des larmes montèrent à mes yeux. Je posai mon cartable sur une chaise, et je courus m'enfermer dans les cabinets, pour y pleurer en riant tout à mon aise. J'en sortis au bout de cinq minutes, un peu calmé, mais le coeur battant. Mon père remontait les platines du fusil, et ma mère essayait, sur la tête de Paul, un passe-montagne tricoté. D'une voix un peu étranglée, je demandai:
"Nous partirons, même s'il pleut?
-Nous avons neuf jours de vacances! dit mon père. Et même sil pleut, nous partirons!"
Chapitre 19
Je savais que nous devions partir dans six jours, mais je m'étais toujours efforcé de ne pas imaginer ce départ, afin de garder mon sang-froid. La vue de ces préparatifs, de cette activité qui faisaient déjà partie des vacances, me causa une émotion si forte que des larmes montèrent à mes yeux. Je posai mon cartable sur une chaise, et je courus m'enfermer dans les cabinets, pour y pleurer en riant tout à mon aise. J'en sortis au bout de cinq minutes, un peu calmé, mais le coeur battant. Mon père remontait les platines du fusil, et ma mère essayait, sur la tête de Paul, un passe-montagne tricoté. D'une voix un peu étranglée, je demandai:
"Nous partirons, même s'il pleut?
-Nous avons neuf jours de vacances! dit mon père. Et même sil pleut, nous partirons!"