Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 19
De plus, devant ma mère émerveillée, elle retroussa les babines du petit animal, et nous montrant sur sa gencive un grain de riz, elle affirma que c'était une dent et qu'à cause de cette dent, elle craignait pour lui le froid, le vent, la pluie, l'humidité et surtout l'absence de Gaz.
Nous essayâmes quelques cajoleries, mais sans résultat. Il fallut bien nous rendre à l'évidence: il n'y avait plus de tante Rose.
Mais il restait, cependant, quelques traces chasseresses de l'oncle Jules: il déclara qu'il viendrait chaque matin, sur sa bicyclette, pour tirer les grives, et qu'il redescendrait avant la nuit. Il le dit assez gaillardement, mais je vis bien qu'il eût préféré rester avec nous. Alors, pour la première fois, je compris que les grandes personnes ne font jamais ce qui leur plaît, et qu'elles sont bêtes.
-quand une dent perçait la gencive, on avait l'habitude de dire que c'était "un grain de riz", parce qu'elle en avait la forme et la couleur.
Chapitre 19
De plus, devant ma mère émerveillée, elle retroussa les babines du petit animal, et nous montrant sur sa gencive un grain de riz, elle affirma que c'était une dent et qu'à cause de cette dent, elle craignait pour lui le froid, le vent, la pluie, l'humidité et surtout l'absence de Gaz.
Nous essayâmes quelques cajoleries, mais sans résultat. Il fallut bien nous rendre à l'évidence: il n'y avait plus de tante Rose.
Mais il restait, cependant, quelques traces chasseresses de l'oncle Jules: il déclara qu'il viendrait chaque matin, sur sa bicyclette, pour tirer les grives, et qu'il redescendrait avant la nuit. Il le dit assez gaillardement, mais je vis bien qu'il eût préféré rester avec nous. Alors, pour la première fois, je compris que les grandes personnes ne font jamais ce qui leur plaît, et qu'elles sont bêtes.
-quand une dent perçait la gencive, on avait l'habitude de dire que c'était "un grain de riz", parce qu'elle en avait la forme et la couleur.