Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 19
En redescendant les escaliers, dans la pénombre, Paul tira la conclusion du désastre, et il dit, d'une voix égale,
"Moi, quand j'aurai des enfants, je les donnerai à quelqu'un."
Chapitre 20
Le matin du vendredi, mon père alla faire sa dernière "surveillance" à l'école, où ce qui restait d'élèves battaient la semelle dans la cour agrandie. Depuis quelques jours, le froid était vif: dans le placard de la cuisine, la bouteille d'huile d'olive paraissait pleine de coton, ce qui me donna l'occasion d'expliquer à Paul qu'au pôle Nord, "c'était comme ça tous les matins".
Mais notre mère avait déjoué par avance l'agression subite de l'hiver. Elle nous ensacha l'un après l'autre dans plusieurs caleçons, tricots, combinaisons, blousons superposés, et sous les "passe-montagnes" à oreilles, nous avions l'air de chasseurs de phoques.
Chapitre 19
En redescendant les escaliers, dans la pénombre, Paul tira la conclusion du désastre, et il dit, d'une voix égale,
"Moi, quand j'aurai des enfants, je les donnerai à quelqu'un."
Chapitre 20
Le matin du vendredi, mon père alla faire sa dernière "surveillance" à l'école, où ce qui restait d'élèves battaient la semelle dans la cour agrandie. Depuis quelques jours, le froid était vif: dans le placard de la cuisine, la bouteille d'huile d'olive paraissait pleine de coton, ce qui me donna l'occasion d'expliquer à Paul qu'au pôle Nord, "c'était comme ça tous les matins".
Mais notre mère avait déjoué par avance l'agression subite de l'hiver. Elle nous ensacha l'un après l'autre dans plusieurs caleçons, tricots, combinaisons, blousons superposés, et sous les "passe-montagnes" à oreilles, nous avions l'air de chasseurs de phoques.