Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 20
A la crête des murs, les figuiers amaigris dressaient les branches de leurs squelettes, et les clématites pendaient comme de noirs bouts de ficelle. Ni cigales, ni sauterelles, ni larmeuses. Pas un son, pas un mouvement. Seuls, les oliviers des vacances avaient gardé toutes leurs feuilles, mais je vis bien qu'ils frissonnaient, et qu'ils n'avaient pas envie de parler.
Pourtant, nous n'avions pas froid, grâce à nos équipements, et au poids de nos paquets, et nous marchions d'un bon pas sur cette route nouvelle. Sans nous arrêter, nous goutâmes de grand appétit, et le voyage en fut raccourci. Mais comme je commençais à distinguer, là-haut, le cône de la grande Tête Rouge, le soleil disparut tout à coup. Non pas dans un couchant de gloire triomphale, sur des strates de pourpre et d'écarlate, mais par une sorte de glissade furtive, et peut-être involontaire, sous des nuages gris sans forme et sans relief.
Chapitre 20
A la crête des murs, les figuiers amaigris dressaient les branches de leurs squelettes, et les clématites pendaient comme de noirs bouts de ficelle. Ni cigales, ni sauterelles, ni larmeuses. Pas un son, pas un mouvement. Seuls, les oliviers des vacances avaient gardé toutes leurs feuilles, mais je vis bien qu'ils frissonnaient, et qu'ils n'avaient pas envie de parler.
Pourtant, nous n'avions pas froid, grâce à nos équipements, et au poids de nos paquets, et nous marchions d'un bon pas sur cette route nouvelle. Sans nous arrêter, nous goutâmes de grand appétit, et le voyage en fut raccourci. Mais comme je commençais à distinguer, là-haut, le cône de la grande Tête Rouge, le soleil disparut tout à coup. Non pas dans un couchant de gloire triomphale, sur des strates de pourpre et d'écarlate, mais par une sorte de glissade furtive, et peut-être involontaire, sous des nuages gris sans forme et sans relief.
Dernière édition par Yves le Mar 26 Oct - 6:33, édité 1 fois