Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 20
Lili devint tout rouge, et courut brusquement vers ma mère, pour la décharger de ses paquets.
Alors je ne posai plus de questions. J'étais heureux parce que je savais qu'il m'avait menti: oui, il était venu m'attendre, dans la grisaille de la Noël, sous cette fine pluie froide dont les gouttes brillantes restaient accrochées à ses longs cils. Il était descendu des Bellons, mon petit frère des collines... Il était là depuis des heures, il y serait resté jusqu'à l'épaisseur de la nuit, avec l'espoir de voir paraître, au tournant de la route luisante, le capuchon pointu de son ami.
La première journée, celle de la Noël, ne fut pas une vraie journée de chasse: il fallut aider ma mère à mettre en ordre la maison, clouer des "bourrelets" aux fenêtres (qui soufflaient des musiques glacées) et ramener, de la pinède voisine, une grande récolte de bois mort.
Chapitre 20
Lili devint tout rouge, et courut brusquement vers ma mère, pour la décharger de ses paquets.
Alors je ne posai plus de questions. J'étais heureux parce que je savais qu'il m'avait menti: oui, il était venu m'attendre, dans la grisaille de la Noël, sous cette fine pluie froide dont les gouttes brillantes restaient accrochées à ses longs cils. Il était descendu des Bellons, mon petit frère des collines... Il était là depuis des heures, il y serait resté jusqu'à l'épaisseur de la nuit, avec l'espoir de voir paraître, au tournant de la route luisante, le capuchon pointu de son ami.
La première journée, celle de la Noël, ne fut pas une vraie journée de chasse: il fallut aider ma mère à mettre en ordre la maison, clouer des "bourrelets" aux fenêtres (qui soufflaient des musiques glacées) et ramener, de la pinède voisine, une grande récolte de bois mort.