Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 22
Mais d'une façon générale, il considérait toujours les "nobles" comme des gens insolents et cruels, ce qui était prouvé par le fait qu'on leur avait coupé la tête. Les malheurs n'inspirent jamais confiance, et l'horreur des grands massacres enlaidit jusqu'aux victimes.
"C'est un comte, dit Bouzigue, on n'en dit pas de mal dans le quartier.
-C'est peut-être, dit mon père, qu'on ne le connaît pas. Mais il a sûrement quelques sbires à sa solde.
-Il a un fermier et un garde. Le fermier est un bon vieux, et le garde n'est pas jeune. C'est un géant. Je l'ai rencontré quelques fois, mais il ne me parle pas. Bonjour, bonsoir, et c'est tout."
Nous arrivâmes sans incident devant une seconde porte. Le canal traversait le mur de clôture sous une arche basse, d'où pendaient de longues pariétaires qui traînaient au fil de l'eau. Bouzigue fit jouer la serrure et nous vîmes une forêt vierge.
Chapitre 22
Mais d'une façon générale, il considérait toujours les "nobles" comme des gens insolents et cruels, ce qui était prouvé par le fait qu'on leur avait coupé la tête. Les malheurs n'inspirent jamais confiance, et l'horreur des grands massacres enlaidit jusqu'aux victimes.
"C'est un comte, dit Bouzigue, on n'en dit pas de mal dans le quartier.
-C'est peut-être, dit mon père, qu'on ne le connaît pas. Mais il a sûrement quelques sbires à sa solde.
-Il a un fermier et un garde. Le fermier est un bon vieux, et le garde n'est pas jeune. C'est un géant. Je l'ai rencontré quelques fois, mais il ne me parle pas. Bonjour, bonsoir, et c'est tout."
Nous arrivâmes sans incident devant une seconde porte. Le canal traversait le mur de clôture sous une arche basse, d'où pendaient de longues pariétaires qui traînaient au fil de l'eau. Bouzigue fit jouer la serrure et nous vîmes une forêt vierge.