Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 28
Nous étions cependant fort joyeux, et nos forces étaient doublées par la perspective ensoleillée de l'immensité des grandes vacances. Mais, vu de loin, notre cortège était si pathétique que des passants offrirent de nous aider: mon père refusa en riant et piqua un petit galop pour montrer que ses forces dépassaient grandement le poids de ses fardeaux...
Cependant, un roulier jovial, qui transportait un déménagement, vint prendre sans mot dire les deux valises de ma mère et les accrocha sous sa charrette, où elles se balancèrent en cadence jusqu'à la grille du colonel.
Vladimir, qui semblait nous attendre, offrit d'abord à ma mère les roses rouges rituelles, et nous dit que son maître était forcé de garder la chambre à cause d'une nouvelle attaque de goutte, mais qu'il viendrait bientôt nous faire la surprise d'une visite à la Bastide Neuve, ce qui nous remplit de joie, de fierté et de confusion.
Chapitre 28
Nous étions cependant fort joyeux, et nos forces étaient doublées par la perspective ensoleillée de l'immensité des grandes vacances. Mais, vu de loin, notre cortège était si pathétique que des passants offrirent de nous aider: mon père refusa en riant et piqua un petit galop pour montrer que ses forces dépassaient grandement le poids de ses fardeaux...
Cependant, un roulier jovial, qui transportait un déménagement, vint prendre sans mot dire les deux valises de ma mère et les accrocha sous sa charrette, où elles se balancèrent en cadence jusqu'à la grille du colonel.
Vladimir, qui semblait nous attendre, offrit d'abord à ma mère les roses rouges rituelles, et nous dit que son maître était forcé de garder la chambre à cause d'une nouvelle attaque de goutte, mais qu'il viendrait bientôt nous faire la surprise d'une visite à la Bastide Neuve, ce qui nous remplit de joie, de fierté et de confusion.