Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 7
Nous avancions dans un paysage qui changeait sans cesse, et sans la présence de la barre, que nous touchions de nos mains, nous n'eussions pu que nous asseoir sous ce déluge, et attendre.
Par bonheur, le ciel se calmait peu à peu: l'orage était parti vers Garlaban, et la violence de la pluie diminuait. Elle tombait maintenant régulière, toute droite, installée...
Cependant, la barre qui nous guidait se termina soudain par l'éperon du Taoumé. Nous la quittâmes avec beaucoup d'appréhension, comme un bébé lâche la rampe de l'escalier.
Lili passa devant moi...
Les yeux à terre, il trouva le sentier, que les ruisseaux de l'orage avaient pourtant défiguré. D'ailleurs, un vieux cade, qui dressait dans la brume deux branches mortes tordues, fut formel: nous étions sur le bon chemin et nous repartîmes au trot.
Nos espadrilles, gonflées d'eau, gargouillaient à chaque pas. Mes cheveux trempés glaçaient mon front. Mon blouson et ma chemise collaient à ma peau.
Chapitre 7
Nous avancions dans un paysage qui changeait sans cesse, et sans la présence de la barre, que nous touchions de nos mains, nous n'eussions pu que nous asseoir sous ce déluge, et attendre.
Par bonheur, le ciel se calmait peu à peu: l'orage était parti vers Garlaban, et la violence de la pluie diminuait. Elle tombait maintenant régulière, toute droite, installée...
Cependant, la barre qui nous guidait se termina soudain par l'éperon du Taoumé. Nous la quittâmes avec beaucoup d'appréhension, comme un bébé lâche la rampe de l'escalier.
Lili passa devant moi...
Les yeux à terre, il trouva le sentier, que les ruisseaux de l'orage avaient pourtant défiguré. D'ailleurs, un vieux cade, qui dressait dans la brume deux branches mortes tordues, fut formel: nous étions sur le bon chemin et nous repartîmes au trot.
Nos espadrilles, gonflées d'eau, gargouillaient à chaque pas. Mes cheveux trempés glaçaient mon front. Mon blouson et ma chemise collaient à ma peau.