Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 10
Je criais, je pleurais, je trépignais, je hoquetais, et je me roulai sur le gravier, tandis que Le Petit Provençal bruissait sur ma poitrine et dans mon dos. Je criais, d'une voix aiguë:
"Non! Non! je ne partirai pas! Non! Je ne veux pas y aller! Je n'irai pas! Non! je n'irai pas!"
Le vol des sayres plongea dans le vallon, et Lili, bouleversé par ce désespoir, me prit dans ses bras, froissant entre ces coeurs désespérés seize épaisseurs de Petit Provençal.
"Te rends pas malade! disait-il. Il ne faut pas te tourner les sangs! Ecoute-moi, écoute-moi..."
Je l'écoutais, mais il n'avait rien à me dire, que son amitié.
Honteux de ma faiblesse, je fis soudain un grand effort, et je dis clairement:
"Si l'on veut me forcer à retourner en ville, je me laisserai mourir de faim. D'ailleurs, j'ai déjà commencé: je n'ai rien mangé ce matin."
Chapitre 10
Je criais, je pleurais, je trépignais, je hoquetais, et je me roulai sur le gravier, tandis que Le Petit Provençal bruissait sur ma poitrine et dans mon dos. Je criais, d'une voix aiguë:
"Non! Non! je ne partirai pas! Non! Je ne veux pas y aller! Je n'irai pas! Non! je n'irai pas!"
Le vol des sayres plongea dans le vallon, et Lili, bouleversé par ce désespoir, me prit dans ses bras, froissant entre ces coeurs désespérés seize épaisseurs de Petit Provençal.
"Te rends pas malade! disait-il. Il ne faut pas te tourner les sangs! Ecoute-moi, écoute-moi..."
Je l'écoutais, mais il n'avait rien à me dire, que son amitié.
Honteux de ma faiblesse, je fis soudain un grand effort, et je dis clairement:
"Si l'on veut me forcer à retourner en ville, je me laisserai mourir de faim. D'ailleurs, j'ai déjà commencé: je n'ai rien mangé ce matin."