Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 12
Je respirais avec délices l'air frais de la nuit, et je pensais, sans la moindre inquiétude, à ma nouvelle vie qui commençait.
Nous prîmes, une fois de plus, le chemin qui montait vers le Taoumé.
La nuit était calme, mais étroite: pas une étoile au ciel. J'avais froid.
Les insectes chanteurs de l'été, le petit peuple des vacances, ne faisaient plus vibrer le silence triste de l'invisible automne. Mais un chat-huant miaulait au loin, et une chouette lançait ses appels de flûte, que répétait fidèlement l'écho mélancolique de Rapon.
Nous marchions vite, comme il convient à des évadés. Le poids de nos paquets nous tirait les épaules, et nous ne disions pas un mot. Au bord du sentier, les pins immobiles avaient l'air de silhouettes en tôle, et la rosée avait mouillé tous les parfums.
Chapitre 12
Je respirais avec délices l'air frais de la nuit, et je pensais, sans la moindre inquiétude, à ma nouvelle vie qui commençait.
Nous prîmes, une fois de plus, le chemin qui montait vers le Taoumé.
La nuit était calme, mais étroite: pas une étoile au ciel. J'avais froid.
Les insectes chanteurs de l'été, le petit peuple des vacances, ne faisaient plus vibrer le silence triste de l'invisible automne. Mais un chat-huant miaulait au loin, et une chouette lançait ses appels de flûte, que répétait fidèlement l'écho mélancolique de Rapon.
Nous marchions vite, comme il convient à des évadés. Le poids de nos paquets nous tirait les épaules, et nous ne disions pas un mot. Au bord du sentier, les pins immobiles avaient l'air de silhouettes en tôle, et la rosée avait mouillé tous les parfums.