Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 20
Alors il se leva pour lui serrer la main. L'oncle se leva, lui aussi: ils se regardèrent en souriant, et l'oncle dit:
"Heureux Noël, mon cher Joseph!"
Il lui saisit l'épaule dans sa grosse main, et l'embrassa sur les deux joues.
Les enfants ne connaissent guère la vraie amitié. Ils n'ont que des copains ou des complices, et changent d'amis en changeant d'école, ou de classe, ou même de banc. Ce soir-là, ce soir de Noël, je ressentis une émotion nouvelle: la flamme du feu tressaillit, et je vis s'envoler, dans la fumée légère, un oiseau bleu à tête d'or.
Lorsqu'il fallut enfin dormir, je n'avais plus sommeil. C'était trop tard. Je comptais faire la conversation avec Lili, pour qui ma mère avait installé une paillasse dans ma chambre: mais il avait un peu forcé sur le vin cuit, que mon père connaissait mal, et s'endormit sans avoir eu la force de se déshabiller.
Chapitre 20
Alors il se leva pour lui serrer la main. L'oncle se leva, lui aussi: ils se regardèrent en souriant, et l'oncle dit:
"Heureux Noël, mon cher Joseph!"
Il lui saisit l'épaule dans sa grosse main, et l'embrassa sur les deux joues.
Les enfants ne connaissent guère la vraie amitié. Ils n'ont que des copains ou des complices, et changent d'amis en changeant d'école, ou de classe, ou même de banc. Ce soir-là, ce soir de Noël, je ressentis une émotion nouvelle: la flamme du feu tressaillit, et je vis s'envoler, dans la fumée légère, un oiseau bleu à tête d'or.
Lorsqu'il fallut enfin dormir, je n'avais plus sommeil. C'était trop tard. Je comptais faire la conversation avec Lili, pour qui ma mère avait installé une paillasse dans ma chambre: mais il avait un peu forcé sur le vin cuit, que mon père connaissait mal, et s'endormit sans avoir eu la force de se déshabiller.