Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 25
Deux événements d'une grande importance marquèrent cette période.
Par un beau samedi du mois de mai, quand les journées se font plus longues, et quand les amandiers semblent chargés de neige, nous traversions - sans le moindre bruit - les terres du "noble". Comme nous arrivions au beau milieu de la propriété, nos craintes s'amincirent, parce que la haie protectrice devenait plus épaisse. Je marchais le premier, d'un pas léger, malgré le poids de l'eau de Javel, de la lessive et d'une chaise en pièces détachées, que liait une ficelle.
Des taches de soleil bougeaient sur l'eau paisible du canal. Sur mes talons, Paul chantonnait.
Mais soudain, je restai figé, le coeur battant.
A vingt mètres devant moi, une haute silhouette venait de sortir de la haie et, d'un seul pas, se planta au milieu du sentier.
L' homme nous regardait venir.
Chapitre 25
Deux événements d'une grande importance marquèrent cette période.
Par un beau samedi du mois de mai, quand les journées se font plus longues, et quand les amandiers semblent chargés de neige, nous traversions - sans le moindre bruit - les terres du "noble". Comme nous arrivions au beau milieu de la propriété, nos craintes s'amincirent, parce que la haie protectrice devenait plus épaisse. Je marchais le premier, d'un pas léger, malgré le poids de l'eau de Javel, de la lessive et d'une chaise en pièces détachées, que liait une ficelle.
Des taches de soleil bougeaient sur l'eau paisible du canal. Sur mes talons, Paul chantonnait.
Mais soudain, je restai figé, le coeur battant.
A vingt mètres devant moi, une haute silhouette venait de sortir de la haie et, d'un seul pas, se planta au milieu du sentier.
L' homme nous regardait venir.