L'ami retrouvé de Fred Uhlman
Chapitre 4
Comment attirer attirer son attention, comment le pénétrer du fait que j'était différent de ce morne troupeau, comment le convaincre que moi seul devais être son ami. C'était là un problème auquel je n'avais aucune réponse précise. Je savais instinctivement qu'il me fallait me mettre en relief. Je commençai soudain à prendre un intérêt nouveau à ce qui se passait en classe. Normalement, j'étais heureux d'être abandonné à mes rêves, de n'être pas dérangé par de questions ou des problèmes, attendant que la cloche me libérât de ces fastidieuses besognes. Il n'y avait eu pour moi aucune raison particulière de faire impression sur mes camarades. Puisque je passais avec succès mes examens, qui ne me réclamaient pas un grand effort, pourquoi me donner du mal? Pourquoi faire impression sur les professeurs, ces vieillards las et sans illusions qui nous disaient que non scholae sed vitae discimus, alors que c'était, me semblait-il, le contraire?
Non vitae, sed scholae discimus.=Nous n'étudions pas pour la vie réelle, mais pour l'école. C'est l'amère conclusion d'une lettre de Sénéque qui s'adresse à Lucilius, il regrette le fossé qui sépare les personnes détentrices d'une culture vivante, capables de la mettre à profit de façon personnelle, et celles qui se contentent d'exercer passivement leur mémoire sur ce qu'ont pu dire les autres avant eux. Plus souvent, on emploie la formule inverse: Vitae, non scholae discimus=Nous étudions pour la vie réelle, non pour l'école.
Chapitre 4
Comment attirer attirer son attention, comment le pénétrer du fait que j'était différent de ce morne troupeau, comment le convaincre que moi seul devais être son ami. C'était là un problème auquel je n'avais aucune réponse précise. Je savais instinctivement qu'il me fallait me mettre en relief. Je commençai soudain à prendre un intérêt nouveau à ce qui se passait en classe. Normalement, j'étais heureux d'être abandonné à mes rêves, de n'être pas dérangé par de questions ou des problèmes, attendant que la cloche me libérât de ces fastidieuses besognes. Il n'y avait eu pour moi aucune raison particulière de faire impression sur mes camarades. Puisque je passais avec succès mes examens, qui ne me réclamaient pas un grand effort, pourquoi me donner du mal? Pourquoi faire impression sur les professeurs, ces vieillards las et sans illusions qui nous disaient que non scholae sed vitae discimus, alors que c'était, me semblait-il, le contraire?
Non vitae, sed scholae discimus.=Nous n'étudions pas pour la vie réelle, mais pour l'école. C'est l'amère conclusion d'une lettre de Sénéque qui s'adresse à Lucilius, il regrette le fossé qui sépare les personnes détentrices d'une culture vivante, capables de la mettre à profit de façon personnelle, et celles qui se contentent d'exercer passivement leur mémoire sur ce qu'ont pu dire les autres avant eux. Plus souvent, on emploie la formule inverse: Vitae, non scholae discimus=Nous étudions pour la vie réelle, non pour l'école.