L'ami retrouvé de Fred Uhlman
Chapitre 7
Je connaissais bien peu de filles. Chez nous, je voyais de temps à autre deux cousines, des adolescentes, de mornes créatures dépourvues de la moindre ressemblance avec Andromède ou Antigone. Je ne me souviens de l'une d'elles que parce qu'elle se bourrait continuellement de gâteau au chocolat et de l'autre que parce qu'elle semblait devenir muette dès que je paraissais. Conrad avait plus de chance. Au moins rencontrait-il de filles portant des noms captivants, telles Gräfin von Platow, baronne von Henkel Donnersmark, et même une Jeanne de Montmorency, qui, me l'avoua-t-il, lui était plus d'une fois apparue en rêve.
Au lycée, on ne parlait guère des filles. C'était du moins notre impression à Conrad et à moi, bien qu'il eût pu se passer toutes sortes de choses à notre insu puisque, tous deux, comme le Caviar, faisions la plupart du temps bande à part. Mais, jetant un regard en arrière, je crois encore que la plupart des garçons, même ceux qui se vantaient de leurs aventures, avaient plutôt peur des filles. Et il n'y avait pas encore la télévision pour introduire la sexualité au sein de la famille.
Chapitre 7
Je connaissais bien peu de filles. Chez nous, je voyais de temps à autre deux cousines, des adolescentes, de mornes créatures dépourvues de la moindre ressemblance avec Andromède ou Antigone. Je ne me souviens de l'une d'elles que parce qu'elle se bourrait continuellement de gâteau au chocolat et de l'autre que parce qu'elle semblait devenir muette dès que je paraissais. Conrad avait plus de chance. Au moins rencontrait-il de filles portant des noms captivants, telles Gräfin von Platow, baronne von Henkel Donnersmark, et même une Jeanne de Montmorency, qui, me l'avoua-t-il, lui était plus d'une fois apparue en rêve.
Au lycée, on ne parlait guère des filles. C'était du moins notre impression à Conrad et à moi, bien qu'il eût pu se passer toutes sortes de choses à notre insu puisque, tous deux, comme le Caviar, faisions la plupart du temps bande à part. Mais, jetant un regard en arrière, je crois encore que la plupart des garçons, même ceux qui se vantaient de leurs aventures, avaient plutôt peur des filles. Et il n'y avait pas encore la télévision pour introduire la sexualité au sein de la famille.