Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 14
"Allons, allons, ne cherche pas d'excuse... C'est raté, et c'est bien raté... C'est une catastrophe, mais enfin, tu ne l'as pas fait exprès. C'est le destin... C'était écrit..."
Appuyé sur ma lance, je dis solennellement:
"Adieu. Je suis vaincu. Je rentre chez moi."
Je remontai vers le plateau: l'aurore frangeait de rouge les barres lointaines du Saint-Esprit.
Lorsque j'eus fait vingt mètres, comme il ne me suivait pas, je m'arrêtai, car je craignais qu'il me perdît de vue dans la faible clarté du point du jour. Alors je plantai la hampe de ma lance dans le gravier de la garrigue, je la tins à deux mains, et je laissai tomber mon font sur mes bras, dans l'attitude d'un guerrier accablé.
L'effet de cette manoeuvre fut immédiat: il me rejoignit en courant et me prit dans ses bras.
"Ne pleure pas, disait-il, ne pleure pas..."
Chapitre 14
"Allons, allons, ne cherche pas d'excuse... C'est raté, et c'est bien raté... C'est une catastrophe, mais enfin, tu ne l'as pas fait exprès. C'est le destin... C'était écrit..."
Appuyé sur ma lance, je dis solennellement:
"Adieu. Je suis vaincu. Je rentre chez moi."
Je remontai vers le plateau: l'aurore frangeait de rouge les barres lointaines du Saint-Esprit.
Lorsque j'eus fait vingt mètres, comme il ne me suivait pas, je m'arrêtai, car je craignais qu'il me perdît de vue dans la faible clarté du point du jour. Alors je plantai la hampe de ma lance dans le gravier de la garrigue, je la tins à deux mains, et je laissai tomber mon font sur mes bras, dans l'attitude d'un guerrier accablé.
L'effet de cette manoeuvre fut immédiat: il me rejoignit en courant et me prit dans ses bras.
"Ne pleure pas, disait-il, ne pleure pas..."