Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 36
C'est quand je le vis à travers la haie, au-dessus des platanes lointains que je reconnus l'affreux château, celui de la peur, de la peur de ma mère.
J'espérai, pendant deux secondes, que j'allais rencontrer le garde et le chien. Mais trente années avaient dévoré ma vengeance, car les méchants meurent aussi.
Je suivis la berge: c'est toujours "une passoire", mais le petit Paul n'était plus là pour en rire, avec ses belles dents de lait.
Une voix au loin m'appela: je me cachai derrière la haie, et j'avançai sans bruit, lentement, comme autrefois...
Je vis enfin le mur d'enceinte: par delà les tessons de la crête, le mois de juin dansait sur les collines bleues, mais au pied du mur, tout près du canal, il y avait l'horrible porte noire, celle qui n'avait pas voulu s'ouvrir sur les vacances, la porte du père Humilié...
Chapitre 36
C'est quand je le vis à travers la haie, au-dessus des platanes lointains que je reconnus l'affreux château, celui de la peur, de la peur de ma mère.
J'espérai, pendant deux secondes, que j'allais rencontrer le garde et le chien. Mais trente années avaient dévoré ma vengeance, car les méchants meurent aussi.
Je suivis la berge: c'est toujours "une passoire", mais le petit Paul n'était plus là pour en rire, avec ses belles dents de lait.
Une voix au loin m'appela: je me cachai derrière la haie, et j'avançai sans bruit, lentement, comme autrefois...
Je vis enfin le mur d'enceinte: par delà les tessons de la crête, le mois de juin dansait sur les collines bleues, mais au pied du mur, tout près du canal, il y avait l'horrible porte noire, celle qui n'avait pas voulu s'ouvrir sur les vacances, la porte du père Humilié...