Les Lettres de mon moulin d' Alphonse Daudet
Ballades en prose
La mort du Dauphin,
Le petit Dauphin est malade, le petit Dauphin va mourir... Dans toutes les églises du royaume, le Saint-Sacrement demeure exposé nuit et jour et de grands cierges brûlent pour la guérison de l'enfant royal. Les rues de la vieille résidence sont tristes et silencieuses, lez cloches ne sonnent plus, les voitures vont au pas... Aux abords du palais, les bourgeois curieux regardent, à travers les grilles, des suisses à bedaines dorées qui causent dans les cours d'un air important.
Tout le château est en émoi... Des chambellans, des majordomes, montent et descendent en courant les escaliers de marbre... Les galeries sont pleines de pages et de courtisans en habits de soie qui vont d'un groupe à l'autre quêter des nouvelles à voix basse... Sur les larges perrons, les dames d'honneur éplorées se font de grandes révérences en essuyant leurs yeux avec de jolis mouchoirs brodés.
Remarque: La première phrase fait écho à un célèbre passage de Bossuet, dans l' Oraison funèbre d' Henriette d' Angleterre : "Madame se meurt! Madame est morte!" En revanche, c'est la méditation de l'Oraison funèbre d' Henriette de France que semble illustrer le conte de Daudet: Dieu fait voir aux princes "que toute leur majesté est empruntée".
Ballades en prose
La mort du Dauphin,
Le petit Dauphin est malade, le petit Dauphin va mourir... Dans toutes les églises du royaume, le Saint-Sacrement demeure exposé nuit et jour et de grands cierges brûlent pour la guérison de l'enfant royal. Les rues de la vieille résidence sont tristes et silencieuses, lez cloches ne sonnent plus, les voitures vont au pas... Aux abords du palais, les bourgeois curieux regardent, à travers les grilles, des suisses à bedaines dorées qui causent dans les cours d'un air important.
Tout le château est en émoi... Des chambellans, des majordomes, montent et descendent en courant les escaliers de marbre... Les galeries sont pleines de pages et de courtisans en habits de soie qui vont d'un groupe à l'autre quêter des nouvelles à voix basse... Sur les larges perrons, les dames d'honneur éplorées se font de grandes révérences en essuyant leurs yeux avec de jolis mouchoirs brodés.
Remarque: La première phrase fait écho à un célèbre passage de Bossuet, dans l' Oraison funèbre d' Henriette d' Angleterre : "Madame se meurt! Madame est morte!" En revanche, c'est la méditation de l'Oraison funèbre d' Henriette de France que semble illustrer le conte de Daudet: Dieu fait voir aux princes "que toute leur majesté est empruntée".