Les Lettres de mon moulin d' Alphonse Daudet
En Camargue
Le Vaccarès (fin)
Quand un ouragan tombe sur la Camargue, terrible dans cette grande plaine où rien ne le détourne, ne l'arrête, il faut voir la manado se serrer derrière son chef, toutes les têtes baissées tournant du côté du vent ces larges fronts où la force du boeuf se condense. Nos bergers provençaux appellent cette manoeuvre: vira la bano au giscle -tourner la corne au vent. Et malheur aux troupeaux qui ne s'y conforment pas. Aveuglée par la pluie, entraînée par l'ouragan, la manado en déroute tourne sur elle-même, s'effare, se disperse, et les boeufs éperdus, courant devant eux pour échapper à la tempête, se précipitent dans le Rhône, dans le Vaccarès ou dans la mer.
En Camargue
Le Vaccarès (fin)
Quand un ouragan tombe sur la Camargue, terrible dans cette grande plaine où rien ne le détourne, ne l'arrête, il faut voir la manado se serrer derrière son chef, toutes les têtes baissées tournant du côté du vent ces larges fronts où la force du boeuf se condense. Nos bergers provençaux appellent cette manoeuvre: vira la bano au giscle -tourner la corne au vent. Et malheur aux troupeaux qui ne s'y conforment pas. Aveuglée par la pluie, entraînée par l'ouragan, la manado en déroute tourne sur elle-même, s'effare, se disperse, et les boeufs éperdus, courant devant eux pour échapper à la tempête, se précipitent dans le Rhône, dans le Vaccarès ou dans la mer.