La neige en deuil d' Henri Troyat
Chapitre 3
(-Il lui faut un homme.) Tu tournais autour d'elle, il y a trente ans. Tu me l'as raconté toi-même...
C' était vrai. Autrefois, Isaïe avait aimé Marie Lavalloud. Mais sa crainte des femmes l'avait empêché de le lui dire. Elle vivait seule avec ses parents. Elle attendait. Elle pâlissait. Et il n'osait pas. Le père et la mère de Marie étaient morts, à peu de jours l'un de l'autre, et elle était partie pour se placer dans la vallée, comme servante, chez un curé. Longtemps, Isaïe avait souffert, en silence, de cette séparation. Ensuite, l'oubli était venu pour lui, à cause de la montagne, qui le prenait chaque jour davantage. Vingt-neuf ans plus tard, le curé était mort, à son tour, et Marie Lavalloud était retournée au village pour s'installer dans la grande maison vide.
-Quand je la rencontre, dit Marcellin, elle me parle toujours de toi. Tu serais bien avec elle. Elle te soignerait. Tu ne manquerais de rien. A ton âge et dans ton état, c'est une aubaine. Et, de toute façon, je viendrai te rendre visite, très souvent...
Chapitre 3
(-Il lui faut un homme.) Tu tournais autour d'elle, il y a trente ans. Tu me l'as raconté toi-même...
C' était vrai. Autrefois, Isaïe avait aimé Marie Lavalloud. Mais sa crainte des femmes l'avait empêché de le lui dire. Elle vivait seule avec ses parents. Elle attendait. Elle pâlissait. Et il n'osait pas. Le père et la mère de Marie étaient morts, à peu de jours l'un de l'autre, et elle était partie pour se placer dans la vallée, comme servante, chez un curé. Longtemps, Isaïe avait souffert, en silence, de cette séparation. Ensuite, l'oubli était venu pour lui, à cause de la montagne, qui le prenait chaque jour davantage. Vingt-neuf ans plus tard, le curé était mort, à son tour, et Marie Lavalloud était retournée au village pour s'installer dans la grande maison vide.
-Quand je la rencontre, dit Marcellin, elle me parle toujours de toi. Tu serais bien avec elle. Elle te soignerait. Tu ne manquerais de rien. A ton âge et dans ton état, c'est une aubaine. Et, de toute façon, je viendrai te rendre visite, très souvent...