L'ami retrouvé de Fred Uhlman
Chapitre 13
Nous nous arrêtions toujours devant la grille surmontée de deux griffons portant l'écusson des Hohenfels jusqu'à ce qu'il me dît au revoir. Il ouvrait alors la lourde porte pour remonter l'allée bordée d'odorants lauriers roses qui menait au portique et à l'entrée principale. Il frappait légèrement à la massive porte noire, qui glissait silencieusement sur ses gonds, et Conrad disparaissait comme pour toujours. De temps à autre, j'attendais une minute ou deux, regardant fixement à travers les barreaux de fer, espérant que, par miracle, la porte s'ouvrirait de nouveau et qu'il reparaîtrait pour me faire signe d'entrer. Mais cela n'arrivait jamais et la porte était aussi menaçante que les deux griffons qui, cruels et impitoyables, abaissaient sur moi leur regard, leurs griffes aiguës et leur langue délitée en forme de faucille prêtes à m'arracher le coeur.
Chapitre 13
Nous nous arrêtions toujours devant la grille surmontée de deux griffons portant l'écusson des Hohenfels jusqu'à ce qu'il me dît au revoir. Il ouvrait alors la lourde porte pour remonter l'allée bordée d'odorants lauriers roses qui menait au portique et à l'entrée principale. Il frappait légèrement à la massive porte noire, qui glissait silencieusement sur ses gonds, et Conrad disparaissait comme pour toujours. De temps à autre, j'attendais une minute ou deux, regardant fixement à travers les barreaux de fer, espérant que, par miracle, la porte s'ouvrirait de nouveau et qu'il reparaîtrait pour me faire signe d'entrer. Mais cela n'arrivait jamais et la porte était aussi menaçante que les deux griffons qui, cruels et impitoyables, abaissaient sur moi leur regard, leurs griffes aiguës et leur langue délitée en forme de faucille prêtes à m'arracher le coeur.