Le château de ma mère de Marcel Pagnol
"Tu sais, ce n'est pas bien difficile, dit-il. Le tout, c'est d'avoir des "aludes". Je sais un saule, en bas, au Vala... Si tu es libre, demain matin, nous irons en chercher, parce qu'il ne m'en reste pas beaucoup."
L'oncle examinait le tableau de chasse du petit bonhomme.
"Ho! Ho! dit-il, en le menaçant gentiment de l'index. Tu es donc un vrai braconnier?"
Il répondit d'un air surpris:
"Moi? Je suis des Bellons."
Mon père lui demanda le sens de cette réponse.
"Ca veut dire que ces collines c'est le bien des gens d'ici. Ca fait qu'on n'est pas des braconniers!"
Son point de vue était fort simple: tous les braconniers de La Treille étaient des chasseurs, tandis que les chasseurs d' Allauch ou de la ville étaient des braconniers.
Nous déjeunâmes sur l'herbe. La conversation de Lili nous intéressa vivement, car il connaissait chaque vallon, chaque ravin, chaque sentier, chaque pierre de ces collines. De plus, il savait les heures et les moeurs du gibier: mais sur ce chapitre, il me parut un peu réticent: il ne fit que répondre aux questions de l'oncle Jules, parfois avec une manière assez évasive et avec un sourire malin.
"Tu sais, ce n'est pas bien difficile, dit-il. Le tout, c'est d'avoir des "aludes". Je sais un saule, en bas, au Vala... Si tu es libre, demain matin, nous irons en chercher, parce qu'il ne m'en reste pas beaucoup."
L'oncle examinait le tableau de chasse du petit bonhomme.
"Ho! Ho! dit-il, en le menaçant gentiment de l'index. Tu es donc un vrai braconnier?"
Il répondit d'un air surpris:
"Moi? Je suis des Bellons."
Mon père lui demanda le sens de cette réponse.
"Ca veut dire que ces collines c'est le bien des gens d'ici. Ca fait qu'on n'est pas des braconniers!"
Son point de vue était fort simple: tous les braconniers de La Treille étaient des chasseurs, tandis que les chasseurs d' Allauch ou de la ville étaient des braconniers.
Nous déjeunâmes sur l'herbe. La conversation de Lili nous intéressa vivement, car il connaissait chaque vallon, chaque ravin, chaque sentier, chaque pierre de ces collines. De plus, il savait les heures et les moeurs du gibier: mais sur ce chapitre, il me parut un peu réticent: il ne fit que répondre aux questions de l'oncle Jules, parfois avec une manière assez évasive et avec un sourire malin.
Dernière édition par Yves le Ven 6 Nov - 8:49, édité 3 fois