Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 8
Je connaissais bien ce signe, que parfois je comparais gracieusement au rebord du pot de chambre de la petite soeur. Comme d'ordinaire, ce symptôme fut suivi d'un sanglot étouffé, puis de grosses larmes jaillirent de ses yeux bleus.
"Qu'est-ce qu'il a?"
Ma mère le prit aussitôt sur ses genoux, et le berça, pendant qu'il fondait en larmes et reniflements.
"Mais voyons, gros bêta, disait ma mère, tu sais bien que ça ne pouvait pas durer toujours! Et puis, nous reviendrons bientôt... Ce n'est pas bien loin, la Noël!"
Je pressentis un malheur.
"Qu'est-ce qu'elle dit?
-Elle dit, répondit l'oncle, que les vacances sont finies!"
Et il se versa paisiblement un verre de vin.
Je demandai, d'une voix étranglée:
"C'est fini quand?
-Il faut partir après demain matin, dit mon père."
Chapitre 8
Je connaissais bien ce signe, que parfois je comparais gracieusement au rebord du pot de chambre de la petite soeur. Comme d'ordinaire, ce symptôme fut suivi d'un sanglot étouffé, puis de grosses larmes jaillirent de ses yeux bleus.
"Qu'est-ce qu'il a?"
Ma mère le prit aussitôt sur ses genoux, et le berça, pendant qu'il fondait en larmes et reniflements.
"Mais voyons, gros bêta, disait ma mère, tu sais bien que ça ne pouvait pas durer toujours! Et puis, nous reviendrons bientôt... Ce n'est pas bien loin, la Noël!"
Je pressentis un malheur.
"Qu'est-ce qu'elle dit?
-Elle dit, répondit l'oncle, que les vacances sont finies!"
Et il se versa paisiblement un verre de vin.
Je demandai, d'une voix étranglée:
"C'est fini quand?
-Il faut partir après demain matin, dit mon père."