Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 10
Comme je me levais pour le retour, un immense vol d' étourneaux, après un virage plongeant, s'abattit sur la pinède. Dans les cimes soudain grouillantes, plusieurs centaines d'oiseaux venaient de se poser. J' étais stupéfait et ravi.
"Chaque année, dit Lili, ils restent ici au moins quinze jours, et quand ils ont choisi un arbre, ils y reviennent chaque soir. Avec cinquante verguettes, tu te rends compte de ce qu'on aurait pris aujourd'hui?
-L'oncle Jules m'a dit qu'on pouvait les apprivoiser...
-Bien sûr, dit Lili. Mon frère en avait un. Et il parlait, mais il ne parlait que patois!
-Oh! mais moi, dis-je, je leur apprendrai le français.
-Ca, dit Lili, ce n'est pas sûr, parce que c'est des oiseaux de la campagne..."
Nous descendîmes à grands pas, en faisant mille projets.
Je me voyais errant sur les barres du Taoumé, les cheveux au vent, les mains dans les poches, portant sur mon épaule un étourneau fidèle, qui me mordillait tendrement l'oreille, et me ferait la conversation.
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Chapitre 10
Comme je me levais pour le retour, un immense vol d' étourneaux, après un virage plongeant, s'abattit sur la pinède. Dans les cimes soudain grouillantes, plusieurs centaines d'oiseaux venaient de se poser. J' étais stupéfait et ravi.
"Chaque année, dit Lili, ils restent ici au moins quinze jours, et quand ils ont choisi un arbre, ils y reviennent chaque soir. Avec cinquante verguettes, tu te rends compte de ce qu'on aurait pris aujourd'hui?
-L'oncle Jules m'a dit qu'on pouvait les apprivoiser...
-Bien sûr, dit Lili. Mon frère en avait un. Et il parlait, mais il ne parlait que patois!
-Oh! mais moi, dis-je, je leur apprendrai le français.
-Ca, dit Lili, ce n'est pas sûr, parce que c'est des oiseaux de la campagne..."
Nous descendîmes à grands pas, en faisant mille projets.
Je me voyais errant sur les barres du Taoumé, les cheveux au vent, les mains dans les poches, portant sur mon épaule un étourneau fidèle, qui me mordillait tendrement l'oreille, et me ferait la conversation.
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