Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 17
Je revécus ensuite toute cette journée, heure par heure, et je m'endormis peu à peu, tout en faisant des rêves délicieux.
J'étais étendu sur le divan, dans le livigroub: j'étais vêtu d'une robe de soie dorée, et une babouche rouge pendait au bout de mon pied nu.
Isabelle jouait du piano: elle portait une longue robe de velours noir, qui cachait le tabouret, et dont la traîne allait se perdre sous la table. Sur sa tête brillait une couronne de princesse - en or, naturellement - et au bout de chaque pointe il y avait une grosse perle ronde. Des milliers de notes dorées sortaient du piano comme une fumée d'abeilles. De temps à autre, elle tournait son visage vers moi: elle me souriait tendrement, et elle me disait:
"Je te permets de me tutoyer lorsque ma mère n'est pas là."
Chapitre 17
Je revécus ensuite toute cette journée, heure par heure, et je m'endormis peu à peu, tout en faisant des rêves délicieux.
J'étais étendu sur le divan, dans le livigroub: j'étais vêtu d'une robe de soie dorée, et une babouche rouge pendait au bout de mon pied nu.
Isabelle jouait du piano: elle portait une longue robe de velours noir, qui cachait le tabouret, et dont la traîne allait se perdre sous la table. Sur sa tête brillait une couronne de princesse - en or, naturellement - et au bout de chaque pointe il y avait une grosse perle ronde. Des milliers de notes dorées sortaient du piano comme une fumée d'abeilles. De temps à autre, elle tournait son visage vers moi: elle me souriait tendrement, et elle me disait:
"Je te permets de me tutoyer lorsque ma mère n'est pas là."