Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 11 (fin)
J' étais très excité par ces préparatifs clandestins. En fouillant sans vergogne les bagages - même ceux de l'oncle Jules - je me comparais à Robinson, explorant l'entrepont du navire échoué, et découvrant mille trésors, sous la forme d'un marteau, d'une pelote de ficelle, ou d'un grain de blé.
Quand tout fut prêt, je décidai de consacrer à ma mère les dernières heures que je devais passer avec elle.
Je pelai soigneusement les pommes de terre, je secouai la salade, je mis le couvert et, de temps à autre, j'allai lui baiser la main.
Le dernier dîner fut excellent et copieux, comme pour célébrer un heureux événement.
Personne ne prononça un mot de regret. Au contraire, ils paraissaient tous assez contents de rentrer dans la fourmilière.
L'oncle Jules parla de son bureau, mon père avoua qu'il espérait les palmes académiques pour la fin de l'année, la tante Rose, encore une fois, parla du Gaz... Je vis bien qu'ils étaient déjà partis.
Mais moi, je restais.
Chapitre 11 (fin)
J' étais très excité par ces préparatifs clandestins. En fouillant sans vergogne les bagages - même ceux de l'oncle Jules - je me comparais à Robinson, explorant l'entrepont du navire échoué, et découvrant mille trésors, sous la forme d'un marteau, d'une pelote de ficelle, ou d'un grain de blé.
Quand tout fut prêt, je décidai de consacrer à ma mère les dernières heures que je devais passer avec elle.
Je pelai soigneusement les pommes de terre, je secouai la salade, je mis le couvert et, de temps à autre, j'allai lui baiser la main.
Le dernier dîner fut excellent et copieux, comme pour célébrer un heureux événement.
Personne ne prononça un mot de regret. Au contraire, ils paraissaient tous assez contents de rentrer dans la fourmilière.
L'oncle Jules parla de son bureau, mon père avoua qu'il espérait les palmes académiques pour la fin de l'année, la tante Rose, encore une fois, parla du Gaz... Je vis bien qu'ils étaient déjà partis.
Mais moi, je restais.