Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 29
"Et maintenant, ouvrez-moi tous ces paquets.
-Non, dit mon père. Ce sont mes affaires personnelles.
-Vous refusez? Faites bien attention. Je suis garde assermenté."
Mon père réfléchit une seconde, puis il mit bas son sac, et l'ouvrit.
"Si vous aviez maintenu ce refus, je serais allé chercher les gendarmes."
Il fallut ouvrir les valises, vider les musettes, dérouler les ballots, et cette exposition dura près d'un quart d'heure. Enfin, tous nos pauvres trésors furent installés sur l'herbe, en pente du remblai, comme les primes d'un tir forain... La salière étincelait, la petite danseuse levait la jambe, et le grand réveil, fidèle comptable de la marche des astres, annonçait impartialement 4h 10, même pour la brute imbécile qui le regardait d'un air méfiant.
La revue fut longue et minutieuse.
L'abondance des nourritures excita la jalousie de cette bedaine.
"On dirait, dit-il d'un air soupçonneux, le cambriolage d'une épicerie!"
Chapitre 29
"Et maintenant, ouvrez-moi tous ces paquets.
-Non, dit mon père. Ce sont mes affaires personnelles.
-Vous refusez? Faites bien attention. Je suis garde assermenté."
Mon père réfléchit une seconde, puis il mit bas son sac, et l'ouvrit.
"Si vous aviez maintenu ce refus, je serais allé chercher les gendarmes."
Il fallut ouvrir les valises, vider les musettes, dérouler les ballots, et cette exposition dura près d'un quart d'heure. Enfin, tous nos pauvres trésors furent installés sur l'herbe, en pente du remblai, comme les primes d'un tir forain... La salière étincelait, la petite danseuse levait la jambe, et le grand réveil, fidèle comptable de la marche des astres, annonçait impartialement 4h 10, même pour la brute imbécile qui le regardait d'un air méfiant.
La revue fut longue et minutieuse.
L'abondance des nourritures excita la jalousie de cette bedaine.
"On dirait, dit-il d'un air soupçonneux, le cambriolage d'une épicerie!"
Dernière édition par Yves le Mar 12 Juil - 6:28, édité 1 fois