Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 4 (fin)
Cependant, l'oncle Jules et la tante Rose échangeaient des phrases mystérieuses, telles que: "C'est d'un comique navrant!", ou bien "De ma vie, je n'ai rien entendu de pareil!" Moi, je pensai que "de ma vie" je n'étais monté dans un fiacre, et je courus m'y installer sans plus de façons; les coussins en étaient moelleux, et je regrettais de n'avoir pas les fesses de l'oncle Jules pour en profiter plus largement.
Cet admirable véhicule avait des roues garnies de caoutchouc, et dès que nous fûmes sur une bonne route, on n'entendit plus que le trot des chevaux. Mon père et Fifi étaient assis en face de nous, et moi j'étais blotti contre ma mère, qui était chaude comme un oiseau. Personne ne parlait...Les yeux fermés, et sur le point de me rendormir, j'imaginais que j'étais à cheval, et je galopais, sans le savoir, vers le dénouement d'une aventure commencée quarante ans plus tôt.
Chapitre 4 (fin)
Cependant, l'oncle Jules et la tante Rose échangeaient des phrases mystérieuses, telles que: "C'est d'un comique navrant!", ou bien "De ma vie, je n'ai rien entendu de pareil!" Moi, je pensai que "de ma vie" je n'étais monté dans un fiacre, et je courus m'y installer sans plus de façons; les coussins en étaient moelleux, et je regrettais de n'avoir pas les fesses de l'oncle Jules pour en profiter plus largement.
Cet admirable véhicule avait des roues garnies de caoutchouc, et dès que nous fûmes sur une bonne route, on n'entendit plus que le trot des chevaux. Mon père et Fifi étaient assis en face de nous, et moi j'étais blotti contre ma mère, qui était chaude comme un oiseau. Personne ne parlait...Les yeux fermés, et sur le point de me rendormir, j'imaginais que j'étais à cheval, et je galopais, sans le savoir, vers le dénouement d'une aventure commencée quarante ans plus tôt.