Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 8
Elle ne discuta pas mon prix, et m'apporta deux galettes, mais elle eut la faiblesse d'en donner deux autres au Cigalier accroupi, qui ne faisait jamais rien d'utile, et qui les méritait d'autant moins quil les prit du bout des doigts, et sans même lever la tête, tant il était occupé.
Tandis que j'enfilais ma main dans la lanière de mon bâton de berger, elle me dit encore:
"Tâche aussi de trouver des fenouils, mais moins gros que ceux de la dernière fois. Ils étaient durs comme des roseaux, et secs comme une canne à pêche. Ils m'ont servi à allumer le feu!"
Je m'abstins de répondre que c'était Joseph lui même qui les avait choisis et je partis, croquant mes galettes, vers les solitudes de Rapon.
La matinée était déjà très chaude: les cigales grésillaient éperdument, et une large buse rousse planait là-haut, au milieu d'une gloire dorée.
Chapitre 8
Elle ne discuta pas mon prix, et m'apporta deux galettes, mais elle eut la faiblesse d'en donner deux autres au Cigalier accroupi, qui ne faisait jamais rien d'utile, et qui les méritait d'autant moins quil les prit du bout des doigts, et sans même lever la tête, tant il était occupé.
Tandis que j'enfilais ma main dans la lanière de mon bâton de berger, elle me dit encore:
"Tâche aussi de trouver des fenouils, mais moins gros que ceux de la dernière fois. Ils étaient durs comme des roseaux, et secs comme une canne à pêche. Ils m'ont servi à allumer le feu!"
Je m'abstins de répondre que c'était Joseph lui même qui les avait choisis et je partis, croquant mes galettes, vers les solitudes de Rapon.
La matinée était déjà très chaude: les cigales grésillaient éperdument, et une large buse rousse planait là-haut, au milieu d'une gloire dorée.