Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 9
Elle n'était pas plus grande que moi, et je vis que ce n'était pas une fée, car elle avait aux pieds des sandales blanches et bleues comme les miennes.
Sérieuse, et le menton levé, elle me demanda:
"Quel est le chemin qui mène aux Bellons?"
Elle avait une jolie voix, toute claire, une espèce d'accent pointu, comme les vendeuses des Nouvelles Galeries, et ses larges yeux étaient rigoureusement pareils.
Je répondis aussitôt:
"Tu t'es perdue?"
Elle fit un pas en arrière, en me regardant à travers ses fleurs.
"Oui, dit-elle, je me suis perdue, mais ce n'est pas une raison pour me tutoyer. Je ne suis pas une paysanne."
Je la trouvai bien prétentieuse, et j'en conclus qu'elle était riche, ce qui me parut confirmé par la propreté et l'éclat de ses vêtements.
Chapitre 9
Elle n'était pas plus grande que moi, et je vis que ce n'était pas une fée, car elle avait aux pieds des sandales blanches et bleues comme les miennes.
Sérieuse, et le menton levé, elle me demanda:
"Quel est le chemin qui mène aux Bellons?"
Elle avait une jolie voix, toute claire, une espèce d'accent pointu, comme les vendeuses des Nouvelles Galeries, et ses larges yeux étaient rigoureusement pareils.
Je répondis aussitôt:
"Tu t'es perdue?"
Elle fit un pas en arrière, en me regardant à travers ses fleurs.
"Oui, dit-elle, je me suis perdue, mais ce n'est pas une raison pour me tutoyer. Je ne suis pas une paysanne."
Je la trouvai bien prétentieuse, et j'en conclus qu'elle était riche, ce qui me parut confirmé par la propreté et l'éclat de ses vêtements.