Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 9
Ses chaussettes étaient bien tirées, sa robe bleue brillait comme du satin, et je vis, à travers ses fleurs, qu'elle portait autour du cou une petite chaîne d'or qui soutenait une médaille.
"Eh bien, dit-elle, de quel côté?"
Je lui montrai de la main, au bout du vallon, la patte d'oie de trois sentiers, et je dis:
"C'est celui de droite.
-Merci."
Je la regardais s'éloigner: elle avait de jolis mollets ronds (comme les riches) et ses iris dépassaient sa tête.
Je montai vers la vigne de Niéni. Les raisins n'étaient pas encore mûrs; mais après quelques recherches, je découvris trois grappes presque noires.
Je commençai à picorer voluptueusement, malgré l'acidité des grains, qui éclataient sous la dent.
Je me demandais qui était cette fille, que je n'avais jamais vue dans le pays.
Chapitre 9
Ses chaussettes étaient bien tirées, sa robe bleue brillait comme du satin, et je vis, à travers ses fleurs, qu'elle portait autour du cou une petite chaîne d'or qui soutenait une médaille.
"Eh bien, dit-elle, de quel côté?"
Je lui montrai de la main, au bout du vallon, la patte d'oie de trois sentiers, et je dis:
"C'est celui de droite.
-Merci."
Je la regardais s'éloigner: elle avait de jolis mollets ronds (comme les riches) et ses iris dépassaient sa tête.
Je montai vers la vigne de Niéni. Les raisins n'étaient pas encore mûrs; mais après quelques recherches, je découvris trois grappes presque noires.
Je commençai à picorer voluptueusement, malgré l'acidité des grains, qui éclataient sous la dent.
Je me demandais qui était cette fille, que je n'avais jamais vue dans le pays.