Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 15
Je regardais donc Isabelle avec l'air satisfait d'un prétendant agréé, lorsqu'il remit sa canne à sa femme, et posa sa main sur mon épaule, l'autre sur celle de sa fille, comme s'il allait nous pousser dans les bras l'un de l'autre. Mais il n'en fit rien, et dit solennellement:
"Enfants, pour le poète il faudra sans retard
De l'absinthe aux yeux verts préparer le nectar..."
Je ne compris pas très bien ce qu'il voulait dire, mais l'enchantement des rimes me suffisait, et sa main lourdement appuyée me poussait en avant.
Je m'aperçus cependant que la longue route l'avait épuisé, car même avec le soutien de nos deux épaules, sa démarche était un peu incertaine, et les mouvements parfois divergents de ses pieds me firent penser aux yeux de Clémentine.
Il nous poussa ainsi jusqu'à la table verte, lâcha mes épaules, et s'installa dans le fauteuil d'osier.
Clémentine était la fille du concierge de l'école qui était atteinte de strabisme.
Chapitre 15
Je regardais donc Isabelle avec l'air satisfait d'un prétendant agréé, lorsqu'il remit sa canne à sa femme, et posa sa main sur mon épaule, l'autre sur celle de sa fille, comme s'il allait nous pousser dans les bras l'un de l'autre. Mais il n'en fit rien, et dit solennellement:
"Enfants, pour le poète il faudra sans retard
De l'absinthe aux yeux verts préparer le nectar..."
Je ne compris pas très bien ce qu'il voulait dire, mais l'enchantement des rimes me suffisait, et sa main lourdement appuyée me poussait en avant.
Je m'aperçus cependant que la longue route l'avait épuisé, car même avec le soutien de nos deux épaules, sa démarche était un peu incertaine, et les mouvements parfois divergents de ses pieds me firent penser aux yeux de Clémentine.
Il nous poussa ainsi jusqu'à la table verte, lâcha mes épaules, et s'installa dans le fauteuil d'osier.
Clémentine était la fille du concierge de l'école qui était atteinte de strabisme.
Dernière édition par Yves le Ven 8 Déc - 1:39, édité 1 fois