Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 17
-Quoi? dit mon père. Il en a bu?
-Bien sûr, dis-je. Un grand verre plein jusqu'au bord! Mais fais bien attention. Ce n'était pas du Pernod: c'était de l'absinthe.
-C'est encore pire! dit Joseph. L'absinthe est le plus violent des poisons.
-C'est sans doute, dit l'oncle, parce qu'il veut imiter Verlaine ou Alfred de Musset!"
L'idée que d'autres écrivains en avaient bu me réconforta. Mais Joseph répliqua sur un ton sarcastique:
"Nous savons comment ça leur a réussi! Les malheureux!"
Ce dernier mot me fit comprendre que leur affaire avait mal tourné.
"En tout cas, dis-je, il n'avait pas l'air de se faire du mauvais sang, et ça sentait rudement bon! Et en plus j'ai compris que ça le fait réfléchir, que c'est pour son travail; après, il n'a plus dit un seul mot, parce qu'il réfléchissait.
Chapitre 17
-Quoi? dit mon père. Il en a bu?
-Bien sûr, dis-je. Un grand verre plein jusqu'au bord! Mais fais bien attention. Ce n'était pas du Pernod: c'était de l'absinthe.
-C'est encore pire! dit Joseph. L'absinthe est le plus violent des poisons.
-C'est sans doute, dit l'oncle, parce qu'il veut imiter Verlaine ou Alfred de Musset!"
L'idée que d'autres écrivains en avaient bu me réconforta. Mais Joseph répliqua sur un ton sarcastique:
"Nous savons comment ça leur a réussi! Les malheureux!"
Ce dernier mot me fit comprendre que leur affaire avait mal tourné.
"En tout cas, dis-je, il n'avait pas l'air de se faire du mauvais sang, et ça sentait rudement bon! Et en plus j'ai compris que ça le fait réfléchir, que c'est pour son travail; après, il n'a plus dit un seul mot, parce qu'il réfléchissait.