Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 20
Vraiment, elle n'eut pas de chance, car au moment même où je réussissais à couper une dernière bavure (à la vérité un peu épaisse) j'entendis un tintement bizarre, et la moitié de l'une des deux lames, après un soubresaut, tomba par terre... Par bonheur, je n'avais plus besoin de ce trop fragile outil, et j'en fus quitte pour l'enterrer discrètement au pied d'un olivier.
Ces préparatifs, qui durèrent deux jours entiers, furent délicieux, et surtout le second jour.
Nous étions assis en face l'un de l'autre, séparés par une petite table, dans le "livigroub". La pièce était sombre, car une pluie fine tombait patiemment sur les acacias, et l'odeur de la terre mouillée entrait par la fenêtre ouverte.
Isabelle cousait, attentive. Je collais du papier d'argent sur la lame d'un sabre de bois, et je la regardais de temps à autre.
Chapitre 20
Vraiment, elle n'eut pas de chance, car au moment même où je réussissais à couper une dernière bavure (à la vérité un peu épaisse) j'entendis un tintement bizarre, et la moitié de l'une des deux lames, après un soubresaut, tomba par terre... Par bonheur, je n'avais plus besoin de ce trop fragile outil, et j'en fus quitte pour l'enterrer discrètement au pied d'un olivier.
Ces préparatifs, qui durèrent deux jours entiers, furent délicieux, et surtout le second jour.
Nous étions assis en face l'un de l'autre, séparés par une petite table, dans le "livigroub". La pièce était sombre, car une pluie fine tombait patiemment sur les acacias, et l'odeur de la terre mouillée entrait par la fenêtre ouverte.
Isabelle cousait, attentive. Je collais du papier d'argent sur la lame d'un sabre de bois, et je la regardais de temps à autre.