Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 22
J'étais certain qu'elle eût ri de joie et de fierté si on lui avait dit que j'avais forcé Isabelle à croquer des araignées crues, ou des beignets de vers luisants.
Enfin, mon père avait soudain montré son austère visage des grandes circonstances, et il avait prononcé son arrêt, en toute ignorance de la vérité.
Car c'était là le grand point: leur erreur à tous c'était de n'avoir pas compris la force d'un sentiment unique au monde, et qu'ils n'avaient certainement jamais éprouvé puisqu'il n'y avait qu'une seule Isabelle, et qu'ils ne la connaissaient pas! Ils ne pouvaient donc pas savoir qu' elle ne ressemblait à personne. La tante Rose ne l'avait vue que de loin, et à la messe, où il est défendu de rire, et Lili, qui parlait d'elle si brutalement, n'était qu'un petit paysan.
Chapitre 22
J'étais certain qu'elle eût ri de joie et de fierté si on lui avait dit que j'avais forcé Isabelle à croquer des araignées crues, ou des beignets de vers luisants.
Enfin, mon père avait soudain montré son austère visage des grandes circonstances, et il avait prononcé son arrêt, en toute ignorance de la vérité.
Car c'était là le grand point: leur erreur à tous c'était de n'avoir pas compris la force d'un sentiment unique au monde, et qu'ils n'avaient certainement jamais éprouvé puisqu'il n'y avait qu'une seule Isabelle, et qu'ils ne la connaissaient pas! Ils ne pouvaient donc pas savoir qu' elle ne ressemblait à personne. La tante Rose ne l'avait vue que de loin, et à la messe, où il est défendu de rire, et Lili, qui parlait d'elle si brutalement, n'était qu'un petit paysan.