L'ami retrouvé de Fred Uhlman
Chapitre II
Hohenfels, qui n'avait jamais entendu parler du Caviar, sourit poliment, dit qu'il était terriblement occupé "pour le moment", et laissa les trois matois frustrés.
Chapitre 3
Je ne puis me rappeler exactement le jour où je décidai qu'il fallait que Conrad devînt mon ami, mais je ne doutais pas qu'il le deviendrait. Jusqu'à son arrivée, j'avais été sans ami. Il n'y avait pas, dans ma classe, un seul garçon qui répondît à mon romanesque idéal de l'amitié, pas un seul que j'admirais réellement, pour qui j'aurais volontiers donné ma vie et qui eût compris mon exigence d'une confiance, d'une abnégation et d'un loyalisme absolus. Tous m'apparaissaient comme des Souabes bien portants et dépourvus d'imagination, plus ou moins lourds et assez insignifiants, et les membres du Caviar eux-mêmes n'y faisaient pas exception. La plupart d'entre eux étaient gentils et je m'entendais assez bien avec eux. Mais tout comme je n'avais pas pour eux de sympathie particulière, ils n'en avaient pas pour moi. Je n'allais jamais chez eux et ils ne venaient jamais chez moi.
matois= rusé, finaud
Chapitre II
Hohenfels, qui n'avait jamais entendu parler du Caviar, sourit poliment, dit qu'il était terriblement occupé "pour le moment", et laissa les trois matois frustrés.
Chapitre 3
Je ne puis me rappeler exactement le jour où je décidai qu'il fallait que Conrad devînt mon ami, mais je ne doutais pas qu'il le deviendrait. Jusqu'à son arrivée, j'avais été sans ami. Il n'y avait pas, dans ma classe, un seul garçon qui répondît à mon romanesque idéal de l'amitié, pas un seul que j'admirais réellement, pour qui j'aurais volontiers donné ma vie et qui eût compris mon exigence d'une confiance, d'une abnégation et d'un loyalisme absolus. Tous m'apparaissaient comme des Souabes bien portants et dépourvus d'imagination, plus ou moins lourds et assez insignifiants, et les membres du Caviar eux-mêmes n'y faisaient pas exception. La plupart d'entre eux étaient gentils et je m'entendais assez bien avec eux. Mais tout comme je n'avais pas pour eux de sympathie particulière, ils n'en avaient pas pour moi. Je n'allais jamais chez eux et ils ne venaient jamais chez moi.
matois= rusé, finaud
Dernière édition par Yves le Ven 31 Jan - 8:31, édité 1 fois