Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 18
Après ce paragraphe assez peu modeste, je lui annonçai que la Noël était à trente-deux jours dans l'avenir, mais qu'à cette époque nous serions encore assez jeunes pour courir les collines, et je lui promis des hécatombes de grives et d'ortolans. Enfin, après avoir donné des nouvelles de la famille - qui me semblait en pleine prospérité - je le priai de présenter mes condoléances au pin "escagassé" de la Garette, et de faire mes amitiés consolatrices à la Pierre Désolée. Je terminai par des paroles d'amitié fervente, que je n'aurais jamais osé dire en face.
Je relus deux fois ma prose, et j'y apportai quelques corrections de détail; puis, armé d'une plume neuve, je la recopiai, un buvard sous la main et la langue entre les dents.
Chapitre 18
Après ce paragraphe assez peu modeste, je lui annonçai que la Noël était à trente-deux jours dans l'avenir, mais qu'à cette époque nous serions encore assez jeunes pour courir les collines, et je lui promis des hécatombes de grives et d'ortolans. Enfin, après avoir donné des nouvelles de la famille - qui me semblait en pleine prospérité - je le priai de présenter mes condoléances au pin "escagassé" de la Garette, et de faire mes amitiés consolatrices à la Pierre Désolée. Je terminai par des paroles d'amitié fervente, que je n'aurais jamais osé dire en face.
Je relus deux fois ma prose, et j'y apportai quelques corrections de détail; puis, armé d'une plume neuve, je la recopiai, un buvard sous la main et la langue entre les dents.