Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 24
Ce garde, celui du dernier château, était notre terreur, et c'est en tremblant que nous traversâmes ses terres. Par bonheur, il ne se montra pas et, deux heures plus tard, autour de la table ronde, le nom de Bouzigue fut béni.
A table, il ne fut pas question du garde ni du chien; mais quand nous fûmes couchés dans notre petite chambre, j'eus une longue conversation avec Paul. Nous étudiâmes divers moyens de supprimer l'ennemi: le lasso, puis une fosse garnie de dix couteaux bien aiguisés, la pointe en l'air; ou encore des collets en fil d'acier, un cigare rempli de poudre. Paul, qui commençait à lire des romans d'aventures, eut l'idée cruelle d'empoisonner des flèches de roseau, en les introduisant - par une fente - dans les tombeaux du cimetière du village. Comme je discutais l'efficacité du procédé, il invoqua les Indiens du Brésil qui gardent le cadavre du grand-père pendant plusieurs mois, pour envenimer la pointe de leurs armes avec les puantes humeurs de l'aïeul.
humeurs= ici, il s'agit de la décomposition de la chair du mort. Rien à voir avec la bonne ou la mauvaise humeur.
Chapitre 24
Ce garde, celui du dernier château, était notre terreur, et c'est en tremblant que nous traversâmes ses terres. Par bonheur, il ne se montra pas et, deux heures plus tard, autour de la table ronde, le nom de Bouzigue fut béni.
A table, il ne fut pas question du garde ni du chien; mais quand nous fûmes couchés dans notre petite chambre, j'eus une longue conversation avec Paul. Nous étudiâmes divers moyens de supprimer l'ennemi: le lasso, puis une fosse garnie de dix couteaux bien aiguisés, la pointe en l'air; ou encore des collets en fil d'acier, un cigare rempli de poudre. Paul, qui commençait à lire des romans d'aventures, eut l'idée cruelle d'empoisonner des flèches de roseau, en les introduisant - par une fente - dans les tombeaux du cimetière du village. Comme je discutais l'efficacité du procédé, il invoqua les Indiens du Brésil qui gardent le cadavre du grand-père pendant plusieurs mois, pour envenimer la pointe de leurs armes avec les puantes humeurs de l'aïeul.
humeurs= ici, il s'agit de la décomposition de la chair du mort. Rien à voir avec la bonne ou la mauvaise humeur.
Dernière édition par Yves le Ven 4 Mar - 8:23, édité 1 fois