La neige en deuil d' Henri Troyat!
Chapitre 6
-Avec ou sans sac, je ne pourrai plus monter! cria Marcellin. J'ai compris... Dix mètres de chute... Un peu plus, et j'y restais... Je veux descendre!... Descendons!... Descends-moi, Isaïe!...
Brusquement des sanglots sautèrent dans sa gorge. Ses yeux se chargeaient d'un reflet misérable. Un mouvement spasmodique agitait ses lèvres où se voyaient des gerçures de sang.
-Descends-moi tout de suite!
-Ce ne sera pas facile, dit Isaïe.
-Je m'en fous.! glapit Marcellin. Je ne veux pas claquer ici. Descends-moi.
-Dommage.
-Pourquoi?
-Parce que le plus dur est fait. Encore une heure et demie, et on sort. L'arête est bonne. On serait au sommet pour midi. Bois une goutte pour te remettre.
Marcellin prit la fiole que lui tendait son frère et avala une lampée de marc. Un flot de sang monta à ses joues. Son visage bougeait, comme tiré par des ficelles, dans tous les sens. Mais il ne parlait plus. Il réfléchissait. Sa respiration était sifflante.
-Evidemment, rien ne nous oblige, reprit Isaïe. On fera comme tu voudras. Mais arrivés là où nous sommes, ce serait pitié de rebrousser chemin.
Chapitre 6
-Avec ou sans sac, je ne pourrai plus monter! cria Marcellin. J'ai compris... Dix mètres de chute... Un peu plus, et j'y restais... Je veux descendre!... Descendons!... Descends-moi, Isaïe!...
Brusquement des sanglots sautèrent dans sa gorge. Ses yeux se chargeaient d'un reflet misérable. Un mouvement spasmodique agitait ses lèvres où se voyaient des gerçures de sang.
-Descends-moi tout de suite!
-Ce ne sera pas facile, dit Isaïe.
-Je m'en fous.! glapit Marcellin. Je ne veux pas claquer ici. Descends-moi.
-Dommage.
-Pourquoi?
-Parce que le plus dur est fait. Encore une heure et demie, et on sort. L'arête est bonne. On serait au sommet pour midi. Bois une goutte pour te remettre.
Marcellin prit la fiole que lui tendait son frère et avala une lampée de marc. Un flot de sang monta à ses joues. Son visage bougeait, comme tiré par des ficelles, dans tous les sens. Mais il ne parlait plus. Il réfléchissait. Sa respiration était sifflante.
-Evidemment, rien ne nous oblige, reprit Isaïe. On fera comme tu voudras. Mais arrivés là où nous sommes, ce serait pitié de rebrousser chemin.