Chapitre 9
J'en arrachai sans peine quelques belles touffes, et je les liai l'une après l'autre le long d'une ficelle, dont je nouai ensuite les deux bouts, pour m'en faire un baudrier.
Ainsi équipé, je descendis vers la "planette", et je plongeai sous les ombelles à grains dor d'une forêt de fenouils. Ils étaient bien plus grands que moi, je ne voyais pas à un mètre. Je me mis donc à quatre pattes, et j'imaginai, pendant un moment, que j'étais une fourmi dans un pré, afin de me faire une idée des sentiments - et peut-être de la philosophie de ces mystérieux insectes.
Puis, avec mon couteau de berger, je tranchai à ras de terre les plus tendres pousses; je fus aussitôt entouré par une délicieuse odeur verte, celle des berlingots à l'anis. Je liai ces tiges d'une autre ficelle, puis, ma botte de fenouils sous le bras, ma guirlande de thym en bandoulière, et mon précieux bâton à la main, je sortis de l'odorante forêt, pour rendre visite à la vigne solitaire.
J'en arrachai sans peine quelques belles touffes, et je les liai l'une après l'autre le long d'une ficelle, dont je nouai ensuite les deux bouts, pour m'en faire un baudrier.
Ainsi équipé, je descendis vers la "planette", et je plongeai sous les ombelles à grains dor d'une forêt de fenouils. Ils étaient bien plus grands que moi, je ne voyais pas à un mètre. Je me mis donc à quatre pattes, et j'imaginai, pendant un moment, que j'étais une fourmi dans un pré, afin de me faire une idée des sentiments - et peut-être de la philosophie de ces mystérieux insectes.
Puis, avec mon couteau de berger, je tranchai à ras de terre les plus tendres pousses; je fus aussitôt entouré par une délicieuse odeur verte, celle des berlingots à l'anis. Je liai ces tiges d'une autre ficelle, puis, ma botte de fenouils sous le bras, ma guirlande de thym en bandoulière, et mon précieux bâton à la main, je sortis de l'odorante forêt, pour rendre visite à la vigne solitaire.