Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 19
Isabelle, qui marchait sur mes talons, m'encourageait et m'admirait.
Au fond du vallon, sur la pierre que le poète appela "Pierre de la Rencontre", eut lieu la cérémonie de l'absinthe. Il avait en effet apporté dans une musette une fiole de ce poison (dixerat pater), une bouteille d'eau, et tout le nécessaire.
Avant de boire, il versa sur la pierre quelques gouttes du breuvage, en nous informant que c'était une "libation de reconnaissance aux Dieux Sylvestres", puis il me demanda s'il y avait des loups dans ces pinèdes. Je lui répondis froidement qu'ils n'y venaient qu'en hiver, mais que j'y avais plusieurs fois rencontré des sangliers.
Il me regarda avec admiration, et me dit:
"Tu n'as pas eu peur?"
Je répondis avec une assurance qui m'étonna moi-même:
"Après tout, un sanglier, ce n'est qu'un cochon."
Chapitre 19
Isabelle, qui marchait sur mes talons, m'encourageait et m'admirait.
Au fond du vallon, sur la pierre que le poète appela "Pierre de la Rencontre", eut lieu la cérémonie de l'absinthe. Il avait en effet apporté dans une musette une fiole de ce poison (dixerat pater), une bouteille d'eau, et tout le nécessaire.
Avant de boire, il versa sur la pierre quelques gouttes du breuvage, en nous informant que c'était une "libation de reconnaissance aux Dieux Sylvestres", puis il me demanda s'il y avait des loups dans ces pinèdes. Je lui répondis froidement qu'ils n'y venaient qu'en hiver, mais que j'y avais plusieurs fois rencontré des sangliers.
Il me regarda avec admiration, et me dit:
"Tu n'as pas eu peur?"
Je répondis avec une assurance qui m'étonna moi-même:
"Après tout, un sanglier, ce n'est qu'un cochon."
Dernière édition par Yves le Lun 4 Mar - 0:35, édité 2 fois