L'ami retrouvé de Fred Uhlman
Chapitre 4
Nous fûmes interrompus à ce moment par l'entrée du professeur et, quand vint la récréation de dix heures, Conrad parut avoir perdu tout intérêt aux pièces et quitta la salle sans même me regarder. Pourtant, je me sentais heureux. C'était la première fois qu'il m'avait parlé et j'étais déterminé à ce qu'elle ne fût pas la deernière.
Chapitre 5
Trois jours plus tard, le 15 mars - je n'oublierai jamais cette date -, je rentrais de l'école par une douce et fraîche soirée de printemps. Les amandiers étaient en fleur, les crocus avaient fait leur apparition, le ciel était bleu pastel et vert d'eau, un ciel nordique avec un soupçon de ciel italien. J'aperçus Hohenfels devant moi. Il semblait hésiter et attendre quelqu'un. Je ralentis le pas - j'avais peur de le dépasser - mais il me fallait continuer mon chemin, car ne pas le faire eût été ridicule et il eût pu se méprendre sur mon hésitation. Quand je l'eus presque rattrapé, il se retourna et me sourit. Puis, d'un geste étrangement gauche et encore indécis, il serra ma main tremblante. "C'est toi, Hans!" dit-il, et, tout à coup, je me rendis compte, à ma joie et à ma stupéfaction, qu'il était aussi timide que moi et, autant que moi, avait besoin d'un ami.
Chapitre 4
Nous fûmes interrompus à ce moment par l'entrée du professeur et, quand vint la récréation de dix heures, Conrad parut avoir perdu tout intérêt aux pièces et quitta la salle sans même me regarder. Pourtant, je me sentais heureux. C'était la première fois qu'il m'avait parlé et j'étais déterminé à ce qu'elle ne fût pas la deernière.
Chapitre 5
Trois jours plus tard, le 15 mars - je n'oublierai jamais cette date -, je rentrais de l'école par une douce et fraîche soirée de printemps. Les amandiers étaient en fleur, les crocus avaient fait leur apparition, le ciel était bleu pastel et vert d'eau, un ciel nordique avec un soupçon de ciel italien. J'aperçus Hohenfels devant moi. Il semblait hésiter et attendre quelqu'un. Je ralentis le pas - j'avais peur de le dépasser - mais il me fallait continuer mon chemin, car ne pas le faire eût été ridicule et il eût pu se méprendre sur mon hésitation. Quand je l'eus presque rattrapé, il se retourna et me sourit. Puis, d'un geste étrangement gauche et encore indécis, il serra ma main tremblante. "C'est toi, Hans!" dit-il, et, tout à coup, je me rendis compte, à ma joie et à ma stupéfaction, qu'il était aussi timide que moi et, autant que moi, avait besoin d'un ami.