Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 25
Quant à mon père, il chantait tous les matins, en se rasant avec une sorte de sabre, devant un petit miroir brisé qu'il suspendait à l'espagnolette de la fenêtre.
D'abord, d'une voix de tenorino:
Si j'étais un petit serpent,
O félicité sans pareille...
ou prenant tout à coup une formidable voix de basse:
Souviens-toi du passé, quand sous les ailes des anges,
Abritant ton bonheur,
Tu venais dans son temple en chantant ses louanges
Adorer le Seigneur...
Il fredonnait dans l'escalier et même parfois dans la rue.
Mais cette bonne humeur, qui durait toute la semaine, ne franchissait pas l'aube du samedi: car dès son lever il préparait son courage pour entrer dans l'illégalité.
Chapitre 25
Quant à mon père, il chantait tous les matins, en se rasant avec une sorte de sabre, devant un petit miroir brisé qu'il suspendait à l'espagnolette de la fenêtre.
D'abord, d'une voix de tenorino:
Si j'étais un petit serpent,
O félicité sans pareille...
ou prenant tout à coup une formidable voix de basse:
Souviens-toi du passé, quand sous les ailes des anges,
Abritant ton bonheur,
Tu venais dans son temple en chantant ses louanges
Adorer le Seigneur...
Il fredonnait dans l'escalier et même parfois dans la rue.
Mais cette bonne humeur, qui durait toute la semaine, ne franchissait pas l'aube du samedi: car dès son lever il préparait son courage pour entrer dans l'illégalité.
Dernière édition par Yves le Mar 8 Mar - 6:51, édité 1 fois