Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 36 (fin)
Dans un élan de rage aveugle, je pris à deux mains une très grosse pierre, et la levant d'abord au ciel, je la lançai vers les planches pourries qui s'effondrèrent sur le passé.
Il me sembla que je respirais mieux, que le mauvais charme était conjuré.
Mais dans les bras d'un églantier, sous des grappes de roses blanches et de l'autre côté du temps, il y avait depuis des années une très jeune femme brune qui serrait toujours sur son coeur fragile les roses du colonel. Elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu'elle était chez son fils.
Post-scriptum: Cette histoire est vraie, mais elle s'est passée il y a bien longtemps, quand vos grands-parents étaient encore des enfants... A cette époque, des charrettes et des fiacres roulaient dans les rues, et quand une auto arrivait, on l'entendait venir de loin... Alors les chevaux prenaient le mors aux dents, et les gens couraient s'abriter sous les portes cochères... C'est pour vous dire que le monde change vite... Mais il y a une chose qui ne changera jamais: c'est l'amour des enfants pour leur mère, et j'ai écrit ce livre pour apprendre aux petites filles comment leurs fils les aimeront un jour...
Chapitre 36 (fin)
Dans un élan de rage aveugle, je pris à deux mains une très grosse pierre, et la levant d'abord au ciel, je la lançai vers les planches pourries qui s'effondrèrent sur le passé.
Il me sembla que je respirais mieux, que le mauvais charme était conjuré.
Mais dans les bras d'un églantier, sous des grappes de roses blanches et de l'autre côté du temps, il y avait depuis des années une très jeune femme brune qui serrait toujours sur son coeur fragile les roses du colonel. Elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu'elle était chez son fils.
Post-scriptum: Cette histoire est vraie, mais elle s'est passée il y a bien longtemps, quand vos grands-parents étaient encore des enfants... A cette époque, des charrettes et des fiacres roulaient dans les rues, et quand une auto arrivait, on l'entendait venir de loin... Alors les chevaux prenaient le mors aux dents, et les gens couraient s'abriter sous les portes cochères... C'est pour vous dire que le monde change vite... Mais il y a une chose qui ne changera jamais: c'est l'amour des enfants pour leur mère, et j'ai écrit ce livre pour apprendre aux petites filles comment leurs fils les aimeront un jour...
Dernière édition par Yves le Jeu 20 Oct - 0:22, édité 3 fois