Les Lettres de mon moulin d' Alphonse Daudet
L' agonie de la Sémillante (fin)
Dans l'entrepont, les soldats, anxieux, se regardent, sans rien dire... Les malades essaient de se redresser...le petit brigadier ne rit plus... C'est alors que la porte s'ouvre et que l'aumônier paraît sur le seuil avec son étole:
"A genoux, mes enfants!"
Tout le monde obéit. D'une voix retentissante, le prêtre commence la prière des agonisants.
Soudain, un choc formidable, un cri, un seul cri, un cri immense, des bras tendus, des mains qui se cramponnent, des regards effarés où la vision de la mort passe comme un éclair...
Miséricorde!...
C' est ainsi que je passai toute la nuit à rêver, évoquant, à dix ans de distance, l'âme du pauvre navire dont les débris m'entouraient... Au loin, dans le détroit, la tempête faisait rage; la flamme du bivouac se courbait sous la rafale; et j'entendais notre barque danser au pied des roches en faisant crier son amarre.
L' agonie de la Sémillante (fin)
Dans l'entrepont, les soldats, anxieux, se regardent, sans rien dire... Les malades essaient de se redresser...le petit brigadier ne rit plus... C'est alors que la porte s'ouvre et que l'aumônier paraît sur le seuil avec son étole:
"A genoux, mes enfants!"
Tout le monde obéit. D'une voix retentissante, le prêtre commence la prière des agonisants.
Soudain, un choc formidable, un cri, un seul cri, un cri immense, des bras tendus, des mains qui se cramponnent, des regards effarés où la vision de la mort passe comme un éclair...
Miséricorde!...
C' est ainsi que je passai toute la nuit à rêver, évoquant, à dix ans de distance, l'âme du pauvre navire dont les débris m'entouraient... Au loin, dans le détroit, la tempête faisait rage; la flamme du bivouac se courbait sous la rafale; et j'entendais notre barque danser au pied des roches en faisant crier son amarre.
Dernière édition par Yves le Lun 4 Sep - 2:23, édité 1 fois