La neige en deuil d' Henri Troyat
Chapitre 2
-Il aurait pu attendre que tu aies rentré tes moutons pour aller en vile!
-C'était important.
-Du travail? demanda Rouby.
-Sans doute, répondit Isaïe. Du travail.
Il n'osait pas dire que Marcellin ne le mettait jamais au courant de ses affaires. Le troupeau piétinait.
-Tu me laisses le bélier? reprit Rouby. Je le garde peu de temps. Je le rends à Belachi après. De toute façon, c'est mon tour...
-Tu as une corde pour le tenir?
-J'ai une corde. Approche-le voir...
Rouby sortit une cordelette de sa poche, la noua et passa la boucle sur le cou du bélier. Isaïe se remit en marche. Le bélier bêlait, tirait sur le licol vers toutes les femelles qui s'en allaient, ingrates, en balançant leur croupe, sans le regarder.
-Vite, vite, mignonnes! disait Isaïe. Ne pensez pas au cornu. Il est mieux chez Rouby que chez nous, pour l'heure.
Chapitre 2
-Il aurait pu attendre que tu aies rentré tes moutons pour aller en vile!
-C'était important.
-Du travail? demanda Rouby.
-Sans doute, répondit Isaïe. Du travail.
Il n'osait pas dire que Marcellin ne le mettait jamais au courant de ses affaires. Le troupeau piétinait.
-Tu me laisses le bélier? reprit Rouby. Je le garde peu de temps. Je le rends à Belachi après. De toute façon, c'est mon tour...
-Tu as une corde pour le tenir?
-J'ai une corde. Approche-le voir...
Rouby sortit une cordelette de sa poche, la noua et passa la boucle sur le cou du bélier. Isaïe se remit en marche. Le bélier bêlait, tirait sur le licol vers toutes les femelles qui s'en allaient, ingrates, en balançant leur croupe, sans le regarder.
-Vite, vite, mignonnes! disait Isaïe. Ne pensez pas au cornu. Il est mieux chez Rouby que chez nous, pour l'heure.